I
On me nomme le fantôme. Mais j’ai un prénom, inhabituel certes, mais j’en ai un : Coma.
Sous prétexte que j’ai la peau blanche, des yeux translucides, les cheveux aussi blancs que la neige, le corps fin, on m’a surnommée ”le fantôme“.
Car je vis seule, dans l’ancienne demeure familiale. Les gens se demandent pourquoi rester recluse dans cette vieille bâtisse au lieu de venir vivre parmi ”les vivants“.
Peut-être que je me plais à être comme ils m’ont désignée. Que je me plais à errer entre les murs de ma maison. Que je me plais à être dans la solitude. Car oui, j’aime être seule depuis ma naissance.
Ma mère est morte en couche le 1er novembre 1990 en me mettant au monde. Ma date de naissance doit être un signe...
Mon père est mort, ici entre ses murs, comme la plupart des membres de ma famille.
Tout le monde y naît, tout le monde y meurt
Tel est le destin de notre famille depuis des siècles. Je n’ai aucun frère, ni sœur, ni cousin, ni cousine. Je suis la dernière descendante de cette famille. Les habitants de la ville nous nomment les maudits, cela me fait doucement sourire. Ceux qui ont tenté de s’approcher du domaine, sont très vite reparti, car comme ils me nomment :
Je suis un fantôme.