Crossroads - Tome I

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Summary

Certains chemins sont faits pour se croiser. D'autres, pour s'éloigner. Roséanne pensait avoir laissé son passé derrière elle en quittant Londres pour ses études. Archie croyait pouvoir tourner la page en fuyant Birmingham, puis, en se jetant corps et âme dans son métier de garde du corps. Mais certaines blessures ne disparaissent pas avec la distance. Quatre ans plus tard, Archie revient dans sa ville natale, déterminé à solder sa dette avec son passé, à briser ce lien toxique qui l'enchaîne à elle. C'est là qu'il rencontre Roséanne. Une étrangère dont le regard lui rappelle trop le sien. Attirés l'un par l'autre, piégés par leurs propres démons, ils s'accrochent, se repoussent, s'attisent. Mais à force de vouloir fuir ce qui leur fait peur, ils se retrouvent face à ce qu'ils redoutent le plus. Souffrir, encore.

Genre:
Romance / Drama
Author:
Laufancy
Status:
Ongoing
Chapters:
8
Rating:
n/a
Age Rating:
18+

Prologue

Roséanne


Je me réveille de ma sieste un peu trop longue, la tête dans le brouillard. J'ai dû m'assoupir sur le canapé. Peut-être est-ce la faute du temps très maussade de ce jour, et que celui-ci s'est emparé de mon esprit. Ça ne m'arrive pas souvent. C'est le début du mois de janvier, sans compter que la nuit tombe très rapidement à cette période-là, le climat est aussi capricieux.


À travers la fenêtre du salon, je contemple la pluie qui s'abat avec force sur chaque surface. Le vent violent qui l'accompagne balaie tout sur son passage, emportant avec lui les feuilles et débris. Les habitants, sans capuche ni parapluie, courent dans tous les sens pour se mettre à l'abri. Je m'étonne encore du comportement de ce genre d'individu, ce n'est pas comme si on n'était pas habitué à affronter les caprices du temps en Angleterre, dans n'importe quelle ville.


Depuis l'âge de 18 ans, je vis à Birmingham. J'ai choisi cette ville car c'est la deuxième plus grande du Pays après ma ville natale, Londres. J'aime les grandes villes, elles sont étonnamment plus vivantes. Leur effervescence et la densité de la population permettent de vous faire oublier votre pénible quotidien, en vous offrant la possibilité de se mettre à la place de n'importe quelle personne croisant votre chemin. Plus jeune, je tentais d'imaginer ce que serait la vie si j'étais cette jeune fille dans le métro, celle qu'on croise tous les matins, heureuse de vivre, bien entourée de ses amies et de sa famille.


La mienne s'effaçait ainsi le temps de quelques instants.


Même si cela ne durait pas, c'était assez plaisant. Je n'ai pas pris la décision de quitter Londres par véritable choix, il faut bien l'avouer. Le but n'était pas vraiment de fuir, mais de trouver l'espoir.


Celui que j'avais tant attendu.


Aucune autre alternative ne s'offrait à moi. Pour mon propre bien-être, je devais agir ainsi. À l'époque, je ne savais pas encore si cela allait être la solution, mais je l'espérais de tout cœur, et c'était la seule envisageable.


C'était il y a déjà quatre ans.


J'avais annoncé la nouvelle à mon père un soir de semaine. Je l'avais attendu assise sur le sofa de la salle de réception du rez de chaussée de notre maison, le regard sur l'horloge, les jambes croisées, en balançant mon pied droit de haut en bas, trop anxieuse. Il avait été en retard, alors même qu'il savait que je l'attendais pour discuter.


Son travail a toujours été sa priorité.


Depuis le départ de ma mère, notre maison avait changé du tout au tout. Liz, la nouvelle femme de mon père, y avait entreposé des décorations plus onéreuses les unes que les autres, dans chaque recoin où il était possible de le faire. Le seul but étant d'afficher pleinement leur richesse, car toutes n'étaient pas dignes d'être exposées. La conséquence de ses goûts particuliers.


Le dégoût s'était emparé de moi, sans jamais me quitter.


Mon père était arrivé accompagné de sa femme. Je les avais observés se diriger dans ma direction une nouvelle fois, comme si je ne les côtoyais déjà pas tous les jours. Ils allaient bien ensemble, je ne pouvais nier l'évidence. Ils avaient en commun leur regard hautain, ainsi que la fierté et le mépris qui s'affichaient dans celui-ci.


Je suis certaine que c'est toujours le cas aujourd'hui.


Mon père et sa femme Liz, se sont mariés puis ont emménagé ensemble lorsque j'avais 12 ans. Elle ne s'était pas installée seule. Elle avait apporté avec elle son enfant, issu de sa précédente union. Un garçon du même âge que moi, du nom de Knox. L'ex-mari de Liz, le père de Knox, ne s'est jamais occupé de lui. Je n'ai jamais connu la raison exacte, et ça m'importait peu de la savoir. Alors, comme toute famille recomposée, mon père s'était efforcé de faire de nous une vraie famille. Du moins, en apparence, car si, au début, je n'étais pas réticente à cette idée, le temps a fait qu'il m'était impossible de les considérer comme tels.


La petite fille que j'étais recherchait tant l'affection qu'elle n'avait plus par tous les moyens.


Ils s'étaient installés sur le sofa en face de moi, et m'avaient toisé. Seul mon père semblait concerné, Liz s'était contentée d'être présente, sans jamais prendre part. Quand il s'agissait d'une chose qui me concernait, elle portait sur elle toujours la même expression, une réjouissance face aux mauvaises nouvelles, et une indifférence totale pour tout le reste.


- Bonsoir Roséanne, qu'as-tu à nous dire de si important ? avait dit mon père, ouvrant la discussion.


Seul mon père m'appelle ainsi, en dehors du cadre familial, j'insiste toujours pour que l'on m'appelle Rosie. Comme si cela me donnait la possibilité d'être une personne différente.


Quelle triste idée.


- Je quitte la maison. Je me suis inscrite dans une université pour effectuer mes études supérieures en dehors de Londres, les avais-je informés.


La voix tremblante, j'avais déballé ma phrase d'un trait rapide. Je souhaitais que cette discussion se termine vite, de peur que mon courage ne m'abandonne en cours de route. Je n'ai jamais aimé les entretiens avec eux. Pourtant, en soi, il n'y avait rien de difficile à annoncer, j'allais avoir sous peu 18 ans, j'avais le droit de choisir mon propre chemin.


C'est seulement plus difficile à faire lorsque votre père est Phil Parker.


Il avait légèrement arqué un sourcil, trahissant une once d'étonnement. Son incompréhension m'avait laissé sans voix. Il ne m'avait même pas posé la question en fin d'année lorsque j'avais obtenu mon diplôme de fin de cycle. Il s'était simplement assuré que je poursuive mes études, et à ce moment-là, il devait être évident pour lui que je m'inscrive dans une université à Londres. Il ne pouvait pas se douter que l'occasion de partir se présentant enfin à moi, je ne pouvais pas la laisser passer. J'avais répondu simplement oui à sa question, et cela lui avait suffi, le reste lui importait peu. J'avais pu compter sur ma bourse de mérite pour m'aider à financer les frais d'inscription. Et puis, avoir un père patron d'une grande entreprise vous octroie certains passes droit. Je m'en suis rendue compte lorsque lors de mon inscription, le directeur de l'université à Birmingham n'avait pas été très regardant sur mes moyens financiers. Vue la situation ultra confortable de mon père sur ce point, il s'en ai passé. J'ai tout de même pu emprunter un peu d'argent en contractant un prêt, et j'avais dans l'idée de trouver un emploi par tous les moyens sur place, pour être le plus possible indépendante financièrement. Ce que je suis parvenue à faire assez rapidement.


- Combien de temps ?


- Quatre ans, minimum. Mais je ne compte pas rentrer pendant ce temps-là, j'aurai, trop de travail. Je préfère me concentrer totalement sur mes études, je lui avais précisé.


Mon père avait paru perplexe.


- Il y a de très bonnes universités à Londres, pourquoi n'en as-tu pas choisi une dans cette ville ?


Mes décisions l'étonnaient toujours. Je m'attendais à cette question, j'avais donc déjà réfléchi à ma réponse. Je ne pouvais pas prétexter le manque d'options dans les universités locales. Nous étions à Londres, une grande ville offrant infiniment plus de possibilités qu'à Birmingham.


- Je veux, mon indépendance.


Je n'étais pas rentrée plus dans les détails. Je savais que cette raison devrait lui plaire, car tout était question de maturité avec lui. Il n'avait jamais apprécié mon manque de confiance et de témérité. Il était beaucoup plus effrayant pour moi de rester ici, que de partir seule et de prendre mes responsabilités dans une nouvelle ville. Seulement, je ne l'avais pas habitué à cela. Ses sourcils froncés laissaient devinée une expression pensive.


- Et où vas-tu ?


- À Birmingham.


Il m'avait fixé sans ciller des yeux l'espace de quelques instants, puis avait décroisé ses jambes et s'était frotté les mains sur son pantalon.


- Je suis content que tu aies enfin décidé de te prendre pleinement en main, c'est une bonne initiative que tu as là. Des années loin d'ici te feront le plus grand bien. Nous te remercions de nous en avoir informé.


J'avais pincé mes lèvres afin d'éviter de montrer l'envie de vomir qui venait de s'emparer de moi.


- Cependant, je continuerai de prendre de tes nouvelles régulièrement. Ce n'est pas parce que tu pars quelques années que tu ne fais plus partie de cette famille, avait-il ajouté, d'un ton ferme. Et ne t'avise pas à ne pas me répondre, je trouverai d'autres moyens d'y parvenir.


Je n'en avais pas douté, malheureusement, j'étais certaine qu'il était sincère. J'avais tout de même espéré qu'avec le temps, qu'il oublierait de m'écrire, ou qu'il cesserait tout simplement.


Mais cela ne s'est malheureusement jamais produit.


Je n'ai jamais compris son entêtement à nous considérer comme une famille, car nous ne l'étions que de nom. Il n'était pas vraiment question de revenir, même après mes études, le but était de partir définitivement loin de cette maison. Et de n'avoir plus jamais à y revenir. Mais je n'avais pas eu la force de lui avouer, ce soir-là. J'étais bien trop effrayée par sa réaction, et je ne me sentais pas vraiment capable de l'affronter à ce moment précis. Cette conversation m'avait déjà demandé bien assez d'effort. J'avais soufflé de soulagement intérieurement, en reculant dans mon siège.


L'entretien terminé, j'étais montée directement dans ma chambre. Face à elle, Knox m'attendait. Accoudé contre le mur, les jambes croisées, il m'avait toisé d'un sourire narquois.


- Alors comme ça, tu pars pour un long moment ? m'avait-il lancé, en insistant sur le mot long.


J'étais passée devant lui et avait tenté de m'enfermer dans ma chambre. Il avait retenu la porte avec sa main.


- Merci, tu me rends encore plus service, avait-il ajouté.


Je lui avais lancé un regard interrogateur, puis, avais poussé la porte qu'il avait lâchée pour pouvoir rentrer dans ma chambre. Je faisais toujours en sorte de l'éviter, dès que c'était possible.


Mais c'était rarement le cas.


Je secoue la tête, envahie par ce souvenir anxiogène. Cet entretien reste gravé dans ma mémoire, comme s'il s'était déroulé hier.


Quelques jours plus tard, je prenais déjà la route pour ma nouvelle vie. Dès le premier jour, je fis la connaissance d'Emy, qui allait devenir ma meilleure amie. En l'espace de peu de temps, ma vie basculait complètement. Un souffle de renouveau s'offrait à moi, et c'était plutôt plaisant.


Puis, les années ont passé.


Et j'ai alors compris que ce n'était qu'une illusion.

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rosie: I liked everything about it. Loved them both

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Moira: Loved this book ,infact love ALL your books fabulous author ❤

Hellis.BuecherLand: Eine wunderschöne Geschichte, die alles beinhaltet: Liebe, Glück, Freude, Trauer und vor allem Leidenschaft. Würde ich sofort wieder lesen!

Alexandra: leider ist mir dieses Mal das Ende zu rasch gekommen und auch die Beschreibung von Zärtlichkeiten war sehr zurückhaltend

schommarzr: A well written story. Easy to read. Nice story line. A wonderful book to relax. Keep up the great work. I love reading your stories ❤

Jawneh : Great story... I'm looking forward to reading your next book... Young adults will surely love this story.

Alexandra: kommt hoffentlich bald. Ich mag deinen Schreibstil. 💖💖

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A: Humorvoll und spannend.Ich bin auf Fortsetzung gespannt.

lindiwemsbuza30: I loved everything abt da book its interesting

jadee: Ich empfehle es jedem der eine wunderschöne Werwölfgeschiche mag,de überzeugt geschrieben ist und das Herz erwärmt. Mal ganz anders geschrieben nicht so überzogen. Super Charaktere. Ich liebe es.

A: Ich liebe die Geschichte und bin auf die Fortsetzung gespannt

user-mJ1ev6LvlD: Super zu lesen!!!

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